Atelier Pénates & Cité : 5 projets pour l’habitat inclusif en ruralité

Ce jeudi 30 janvier, les lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) ont présenté les projets qui sont accompagnés par Pénates & Cité. L’occasion pour les élus, porteurs de projets et membres de Pénates & Cité de partager leurs expériences, de faire part des enjeux de leur territoire, et d’identifier des collaborations possibles.

Comment offrir aux personnes âgées précarisées des conditions de vie dignes ? Comment prévenir le passage de la fragilité à la dépendance ? Comment remédier à l’isolement social dans les régions enclavées ? C’est à ces enjeux que les projets portés par les élus dans le cadre de l’AMI souhaitent apporter des réponses.

Ces projets ont en commun de porter une vision inclusive de l’habitat, à travers laquelle l’aspect « bâtimentaire » du projet doit permettre à la fois l’adaptation aux fragilités du public aîné concerné, mais aussi l’intégration dans un tissu de solidarités locales : on habite au-delà des murs ! Les projets d’habitat inclusif intègrent également une dimension participative : il ne s’agit pas de construire ou d’aménager sans réfléchir aux usages et aspirations des (futurs) habitants.

Dans la conduite de ces projets, les élus et associatifs ont fait part de plusieurs problématiques et points d’attention :

  • La complémentarité avec les acteurs existants sur le territoire
    L’émergence d’un projet sur un territoire peut perturber les structures déjà en place et développer le sentiment de concurrence. Un dialogue autour de l’offre de service et des éventuelles activités ou services à mutualiser doit être recherché : exemple à Mormal où le projet de béguinages se construit en articulation avec les lieux d’accueil médicalisés pour les personnes âgées.
  • Le respect des aspirations des habitants
    Un projet ne répond pas forcément aux aspirations immédiates des habitants en place. Il est alors nécessaire de les impliquer dès la conception du projet afin de penser la question des usages à partir de leurs pratiques. Que ce soit à Quevauvillers concernant le projet d’extension d’une MARPA comme à Barlin où pour l’aménagement de logements d’une résidence autonomie et le repositionnement de l’offre de service en lien avec l’EHPAD, le recueil des attentes des résidents est une dimension essentielle du projet.
  • La pertinence et le bon usage des outils numériques
    Dans quelle mesure ces outils sont-ils vecteurs de lien social et comment prévenir le risque de « surveillance » en permanence ? Exemple à Magnicourt où le projet de tiers-lieu numérique adossé à un cabinet d’infirmière doit être un outil au service de la resocialisation.
  • La nécessité de se saisir d’opportunités pour construire les projets
    Le montage d’un projet nait souvent de la combinaison de plusieurs facteurs. Parfois certaines aides financières sont méconnues car elles émanent de différents acteurs publics (région, fond européen, etc.). Des structures publiques existantes ou des acteurs privés peuvent être adossées au projet, comme à Magnicourt.
  • Le modèle économique
    Les contraintes financières sont importantes dans les communes et intercommunalités et chaque projet doit démontrer à la fois son utilité et son efficacité au regard du service rendu à la collectivité. Le modèle économique doit être robuste et justifié non seulement au sujet de la conception du projet, mais aussi au-delà, afin d’assurer la pérennité du fonctionnement.
  • La communication et la pédagogie du projet et de ses effets
    Convaincre des acteurs de l’utilité d’un projet implique un travail de sensibilisation aux effets induits par le projet sur les bénéficiaires. Exemple avec l’offre portée par le réseau Eco- habitat dans les communautés de commune de Thiérache et de Lisières de l’Oise : le ravalement d’un logement, l’installation d’une nouvelle chaudière ce n’est pas seulement un agrément matériel, c’est aussi des gens qui retrouvent une dignité, qui se resocialisent, et qui vont mieux.
  • Le rôle des bailleurs sociaux
    Ce sont des interlocuteurs privilégiés pour la construction ou l’aménagement de logements. Ce type de projet suppose une évolution de leur métier pour tendre vers davantage de partenariats avec les structures du territoire, dans une logique d’habitat inclusif.
  • Les impacts de ces projets sur les métiers du soin
    Exemple à Magnicourt où les infirmières du cabinet pourraient développer de nouvelles pratiques en étant intégrée au tiers-lieu numérique.

Pénates & Cité accompagnera les élus et porteurs de projet afin de permettre leur concrétisation dans le respect des principes de l’habitat inclusif. Cet accompagnement prendra différentes formes :

  • Etude de faisabilité des scénarios d’aménagements
  • Etude d’opportunité avec l’implication d’habitants concernés par le projet pour comprendre leurs besoins et aspirations
  • Appui à la structuration de la gouvernance du projet, levée des risques
  • Coordination avec les bailleurs sociaux ou autres interlocuteurs parties prenantes du projet
  • Animation d’une communauté d’acteurs
  • Modélisation d’une approche de rénovation de l’habitat